«Le duel des grands-mères», Diadié Dembélé, 2022, JC Lattès

Hamet grandit à Bamako avec sa mère.
Son père donne les ordres depuis la France où il travaille.

À l’école française, Hamet s’ennuie. Les professeurs sont sévères, voire violents et une simple bêtise d’enfant devient vite prétexte à torture.

Hamet, du haut de ses 11 ans, particulièrement éveillé et intelligent, se rend bien compte de la cruauté excessive des adultes.
Son impertinence et son refus de l’autorité ne l’empêchent pas de les défier et de faire de plus en plus de bêtises.

D’autant qu’Hamet constate l’incohérence de ce monde adulte: on l’envoie à l’école des Blancs, mais on le critique quand il parle français, la science est satanique car contraire aux traditions maliennes, cette instruction l’aurait rendu arrogant…

Son père finit par donner l’ordre de l’envoyer au village, chez sa grand-mère.
Hamet va y découvrir la dureté du travail aux champs, mais surtout son histoire familiale et les secrets qu’elle cache. Des secrets qui auront conduit au départ de ses parents pour Bamako, puis du père pour la France.

Cette plongée au Mali était agréable mais j’en ressors le cœur en miettes pour cet enfant.

Pris entre les mensonges familiaux, la violence des adultes envers les enfants et envers les femmes, l’islam et les traditions maliennes qui parfois s’opposent, l’instruction donnée à l’école des Blancs, moyen de nourrir sa soif de connaissance, mais aussi d’être rejeté par une partie des maliens… Hamet fait une sortie violente de l’enfance et a bien du mal à comprendre le monde des adultes.

Mais c’est la lecture que je fais moi de ce roman. Car il est raconté sur un ton léger, impertinent et drôle. Il est truffé d’expressions maliennes et de métaphores truculentes.
La plume de l’auteur est un ravissement littéraire.

Le contraste en est encore plus bouleversant. J’ai été ravie de traverser le Mali mais j’aurais aimé prendre Hamet par la main en repartant.

À découvrir !