«Anéantir», Michel Houellebecq

Paul Raison est chef de cabinet de Bruno Juge. Celui-ci vient d’être victime d’une mise en scène de décapitation jetée sur Internet, avec des moyens technologiques inhabituels.

On est à quelques mois des élections présidentielles de 2027 et Bruno a bien failli être candidat, le temps que le président, après ses deux mandats, reprenne la main. C’est finalement un guignol populaire de la télé qui fera l’affaire.
Mais la campagne est parsemée d’attentats aussi incompréhensibles que cruels et hyper sophistiqués.

Côté vie personnelle, Paul et Bruno ne vivant que pour leur travail habitent quasiment le ministère de Bercy.
Paul ne croise plus sa femme Prudence depuis des mois, ils ne se sont pas touchés depuis dix ans et vivent en collocation dans leur appartement parisien.

Mais Paul et Prudence se sont profondément aimés. Il est nostalgique de cette période et de leurs vacances torrides.

Quand son père fait un AVC, un rouage grippé s’enclenche dans la vie de Paul: le couple se rapproche, lui se rapproche de sa sœur, de son frère, il retourne dans la maison familiale dans le Beaujolais et l’être morne qu’il était devenu, ne vivant pleinement que dans ses rêves, retourne petit à petit à la vie.
Aura-t-il le temps d’en profiter?

730 pages et pas une seconde d’ennui. Ce roman est bien trop riche pour tout aborder ici, mais c’est un très bon Houellebecq.

Il fait une large part à certains sujets importants, comme la croyance divine ou mystique, la vieillesse, la culture populaire… Des thèmes qu’il développe avec sa légendaire clairvoyance et beaucoup d’intelligence.

J’ai adoré me couler dans ce repli sur les essentiels de la vie: la contemplation d’un coucher de soleil sur les vignes ou du Golfe du Morbihan depuis Larmor Baden (un des plus beaux endroits du monde), le couple qui s’aime, les liens familiaux, le récit fiction pour s’évader, l’accompagnement des vieux et des mourants.

Ce roman est beau, d’une tristesse apaisante et même si Houellebecq n’a pas oublié quelques traits d’humour cynique, même si on grince parfois des dents, il a su évoluer et ses personnages sont bouleversants.

À lire et à savourer!

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