Une somme humaine – Makenzy Orce – Sélection Goncourt 2022

La narratrice met fin à ses jours et de l’au-delà écrit les drames de sa vie.

Une enfance dans l’indifférence générale de ses « géniteurs », une adolescence où elle horripile carrément ses parents qui finissent par la violenter physiquement et moralement, un viol sur le canapé du salon, un harcèlement scolaire au-delà du supportable…

Très jeune, elle fuit le sud de la France pour s’épanouir à Paris. Là encore, le bonheur n’est pas au rendez-vous. Elle l’effleure à peine, mais il lui est arraché par ceux qui sèment la terreur.

Il m’a fallu plus d’une semaine pour venir à bout de ce pavé plombant.
L’écriture est belle, fluide, le vocabulaire est soutenu, varié (sauf pour parler de sexe: « bite » et « chatte »).
La narration est particulière: ce sont des mémoires écrites d’une traite, ponctuée uniquement par des virgules et des points de suspension, aérées par quelques vers.

Dans la 2e partie, un nouveau narrateur apparaît. Je n’ai pas compris qui il était, mais je l’avoue, je voulais juste me tirer de là.

J’ai trouvé cette femme affligeante. Ou bien est-ce une femme peu crédible racontée par une homme?
Sur la 4e de couverture on peut lire « c’est la voix d’une seule femme et de toutes les femmes »… hum… permettez-moi d’en douter.

Son amant noir, Orcel, est merveilleux; son amant blanc, Makenzy, est le pire des salauds, mais elle s’y accroche comme une sangsue, elle qui a su si bien tenir tête à sa famille dysfonctionnelle.

On y croise une féministe humiliante, une mannequin stupide, une voisine hystérique…

Ce roman aborde de nombreux sujets, autres que la condition féminine, comme les demandeurs d’asile, le terrorisme, l’errance sexuelle, les couples qui se déchirent…
Bref une somme humaine qui a fini par m’écraser.

Je souhaite à ce roman de trouver son public. Il n’était pas pour moi. Si je voulais être méchante je dirais « encore un délire de mec où l’héroïne n’a même pas de nom », mais je ne suis pas méchante. Et c’est bien écrit.

Vote : contre.

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