
C’est l’histoire d’une mère qui donne une histoire à son fils. Son fils autiste, qui ne parlera jamais, n’écrira jamais, ne dira jamais lui-même son histoire.
Pour raconter l’histoire de Paul, cette mère raconte aussi l’histoire de Temple Grandin, une autiste américaine revenue des limbes de l’autisme pour raconter son parcours et raconter sa différence.
Mais si les autistes de haut niveau sont souvent très médiatisés, cette mère nous raconte que plus de la moitié d’entre eux ne parlera pas, ne s’intégrera jamais dans la société, fera vivre bien malgré eux un enfer à leur entourage; ils seront parfois violents, inaptes à fréquenter les bancs de l’école, destinés à finir dans des structures poubelles avec un personnel qui fait ce qu’il peut.
Cette mère digne et courageuse a dû faire face, s’est autoflagellée pour des pensées dévastatrices, a été soutenue par un mari qu’elle a soutenu en retour, avec la dépression qui guette et s’acharne.
Elle raconte, dans une langue belle et sobre, la réalité crue d’élever un enfant autiste et nous offre la possibilité de nous tourner vers les autres, d’être plus inclusifs, de mieux comprendre l’autisme.
En tant que mère, que professeure, qu’humaine, que citoyenne, je remercie cette mère d’avoir eu le courage de livrer cette intimité avec tant d’amour et d’humilité.
Lire ce livre est aussi un acte politique car il y est question de notre pays et de la façon dont sont traités ceux que le hasard a écarté de la norme. Eux, et leur famille.
Ce livre est mon plus beau livre de la rentrée littéraire. Ce livre fera partie des livres que j’offrirai et que je conseillerai le plus.
Merci Minh Tran Huy pour vos faiblesses et votre force.