Une septuagénaire est agressée par un inconnu dans son pavillon…
Non! Reprenons.
Une femme est assassinée, battue à mort, par un fou dangereux, qui a déjà sévi et sévira encore. Pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraitre, deux ans après le meurtre, l’affaire n’a toujours pas été instruite par un juge.
Cette femme, cette sœur, cette mère, cette fille, cette voisine, cette amie, cette grand-mère, Denise n’intéresse personne, son crime est sans importance, à part peut-être pour Irène Frain. Et pour cause, c’est sa sœur. Elle ne sera au courant du crime que sept semaines après les faits, sept semaines pendant lesquelles Denise est restée dans le coma, sans que personne ne daigne la prévenir.
Devant le mutisme des proches de sa sœur, décidée à laisser Denise entre les mains de leur dieu, le silence de la presse, la police et la justice, Irène Frain ne peut plus se taire. Elle écrit.
« – Mais comment font ceux qui ne peuvent pas écrire?
– Ils écrivent une maladie. Souvent un cancer. »
Irène Frain va dérouler le fil de leur histoire, une histoire douloureuse, empoisonnée par les non-dits, le mauvais amour et la maladie mentale. La construction narrative est faite de digressions maitrisées, de réflexions bouleversantes, d’écrits dans l’écrit, de colère qui monte, le tout servi par une plume absolument remarquable.
Ce roman, c’est aussi un regard acerbe sur notre société, dans laquelle les « vieux », au sens plus large « les invisibles », sont perçus comme quantité négligeable. La façon dont on parle des « personnes à risque de plus de 65 ans » depuis le début de l’épidémie n’en est qu’un exemple de plus.
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