«Un bref instant de splendeur», Ocean Vuong, 2021, Gallimard

Le narrateur a grandi à Hartford avec sa grand-mère Lan et sa mère Rose. Toutes deux sont analphabètes et parlent un vietnamien rudimentaire.

Devant les humiliations qu’elles subissent aux États-Unis, il devient celui qui maîtrise la langue, celui qui traduit, qui embellit le quotidien de ces deux femmes.

Dans une longue lettre à sa mère, il écrit leur histoire. Une histoire commencée dans les rizières du Vietnam, sous les bombes au Napalm. Une histoire continuée dans l’impuissance de l’enfance, sous les coups qui pleuvent. Coups du père sur la mère. Coups de la mère sur le fils. Coups des gosses à l’école. Coups de la société américaine sur cette famille jaune sans intérêt pour elle.

Une enfance baignée dans les histoires de la grand-mère: les contes, la guerre… tout est prétexte à raconter.

Puis vient l’adolescence, la découverte de la sexualité, la différence encore. Être un garçon qui aime un garçon. Qui l’aime au point de lui être soumis.
La découverte des drogues. Les dures. Celles qui déciment les copains.

Et enfin partir. Partir vers la seule chose qui a du sens: partir vers les mots.

Il faut aimer les autoficitions doloristes pour apprécier ce roman à sa juste valeur.

Il faut accepter d’être perdue dans une chronologie complètement éclatée, dans des pages qui ne font sens pour personne, pour aller au bout.

Il faut supporter la violence et la crudité de certaines scènes pour ne pas avoir des haut-le-cœur.

Il faut accepter le travail littéraire poussé à son extrême pour ne pas le taxer de roman purement intello.

Il faut finalement accepter de ne pas être une lectrice comme moi. Une lectrice qui aime la littérature, certes, mais qui reste friande de romanesque, de fluidité, de cohérence et de simplicité.

J’ai donc apprécié certains passages, justement fluides, romanesques et cohérents, mais pour le reste… j’avais hâte d’en finir. Il m’est même arrivé de survoler les passages les plus perchés.

Lu dans le cadre du Prix Bookstagram.
Traduction de l’anglais: Marguerite Capelle

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