« Saturne », Sarah Chiche, RL2020, Seuil

Cycle Les 15 pour le Goncourt 1/15

« Saturne », Sarah Chiche, RL2020, Seuil

Elle n’a que 15 mois quand son père meurt, entouré de sa femme, son frère, ses parents, mais loin de ses yeux à elle, loin de l’amour qu’il aurait voulu lui souffler avant de s’éteindre.

Dans cette famille où l’argent, la réussite et le qu’en-dira-t-on sont des objectifs de vie, cette petite fille aura bien du mal à se construire et à savoir si elle est aimée.

Pour comprendre, elle retrace l’histoire: une famille de médecins ayant fait fortune en Algérie puis en France, en montant des cliniques très lucratives; une grand-mère autoritaire; une mère qui monnaye son corps; un père, doux rêveur, indifférent aux injonctions familiales.
Lui, il aime. Il aime une femme hors du commun, hors normes, à la beauté extraordinaire, mais qui ne correspond bien sûr pas du tout aux principes de cette famille.

Ce rejet, cet amour déchu, cette mort, la scission familiale qui s’en suit, précipiteront cette enfant devenue femme dans une dépression terrible où elle frôlera la mort.

Un roman très autocentré, psychanalytique “à la française » et peu universel sur la dépression ou le rejet au sein des familles. Certains passages sont très beaux, voire déchirants, beaucoup d’autres me donnent envie de dire « pauvre petite fille riche » et sont dénués d’intérêt, à part pour l’autrice qui écrit ce livre pour soigner ses maux.

Donc si vous voulez payer la psychanalyse de Sarah Chiche, allez-y. La plume pseudo moderne (sans guillemets et retour à la ligne pour les dialogues) n’est pas trop désagréable. D’aucuns diront que c’est mal écrit ou alambiqué. Je les comprends.

Si la masturbation psychanalytique n’est pas votre tasse de thé, passez votre chemin.

Ce roman n’est plus sélectionné pour le Goncourt, mais l’est pour les lycéens et Dinan.

Vote: contre.

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