Voici quatre bandes dessinées très bonnes, à découvrir.
“À mains nues”, Clément Oubrerie et Leïla Slimani, Les Arènes, 2020
Le destin et la volonté extraordinaire d’une petite bourgeoise devenue grande chirurgienne.
On regrettera cependant le prix: 20€ pour 90 pages et ce n’est que la première partie de la biographie de Suzanne Noël.
Je ne vois pas l’interêt de la présenter en plusieurs volumes.
Mais c’est superbe, tant les textes que le graphisme, absolument magnifique.
“Si je reviens un jour”, Stephanie Trouillard et Thibaut Lambert, 2020, Ronds dans l’O
Ça aurait pu être l’histoire de Louise Pikovsky, mais c’est finalement l’histoire de ses lettres qui est mise en avant. Cette enfant, assassinée avec toute sa famille dans les camps, écrit des lettres à sa merveilleuse professeure de français. Ces lettres ressortent d’une vieille armoire, dans un célèbre lycée, et c’est le devoir de mémoire qui s’impose.
Certainement la BD qui m’a le plus bouleversée (bon j’avoue j’ai pleuré en voyant ces jeunes rendre hommage à leur camarade 80 ans plus tard).
“Blanc autour”, Wilfrid Lupano et Stéphane Fert, 2021, Dargaud
1832, Prudence Crandall, institutrice blanche, décide, au péril de sa vie, de ne plus instruire que des élèves noires. 1832!!
C’est fort, beau, inspirant, courageux. Bravo aux auteurs pour cette mise en avant historique hautement méritée.
Ça confirme l’idée que Autant en emporte les chiottes de Margaret Mitchell (cent ans après) n’est pas qu’une œuvre de son époque, mais bien une œuvre de merde.
“La légèreté”, Catherine Meurisse, 2016, Dargaud
Ses amis ont été assassinés dans les locaux de Charlie Hebdo, elle est vivante, mais morte à l’intérieur.
L’art, la littérature, la beauté seront sont retour à la vie, le retour au dessin et à la création.
C’est tout simplement magnifique.
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Sans ma bibliothèque municipale je n’aurais pas accès aux bandes dessinées, n’ayant pas les moyens de me les offrir. Merci à la bibliothèque de Dinan pour son extraordinaire fond et ses achats répondant à nos envies et suggestions.