«Petite sœur», Marie Nimier, 2022, Gallimard

Le frère d’Alice vient de mourir à l’âge de 28 ans. Mika et Alice étaient inséparables. Lui veillait sur sa sœur comme un grand frère alors qu’elle était son aînée de 2 ans.
Une relation de dépendance s’est créée pour les deux, dans laquelle les liens sont inversés, mais personnes n’y trouve rien à redire: Mika est le fils prodige, Alice l’inadaptée sociale, les parents vivent dans leur monde d’adultes très dense.

Pourtant, Alice ne parlait plus à Mika depuis 7 ans.

À la mort de son frère, sa grand-mère lui conseille de prendre le large.
Alice s’installe chez un inconnu qui prête son appartement pour qu’on veille sur sa plante carnivore et son chat fantomatique pendant sa longue absence.
Alice s’en occupe et passe le reste de son temps à écrire sur son frère, leur relation fusionnelle, le point de rupture.
Elle rêve, pleure, délire, fait quelques rencontres dans ce nouvel environnement.

C’est très lent. L’histoire d’une reconstitution.
C’est très beau. L’histoire d’un amour et d’une domination.
Difficile d’en dire trop tant ce livre raconte peu est beaucoup à la fois, peu d’évènements mais beaucoup sur les relations humaines.

Il faut écrire comme Marie Nimier pour construire un roman comme celui-ci sans qu’il vous tombe des mains.

Le procédé narratif est amusant puisque nous lisons le livre que la narratrice est en train d’écrire. C’est très réussi, très fin.

J’ai beaucoup aimé, je me suis prise d’une grande affection pour Alice et un autre personnage que je n’avais plus envie de quitter et j’ai été profondément touchée.

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