Oya Baydar pour le Printemps de la littérature turque

Née en 1940 à Istanbul, Oya Baydar est attirée dès le lycée par la littérature, notamment la littérature française.
Elle publie son 1er roman à 17 ans, mais sa carrière littéraire s’arrête là car la jeune femme est embarquée un peu malgré elle dans les luttes ouvrières et le militantisme marxiste.

Après des études de sociologie à l’université d’Istanbul, Oya Baydar devient enseignante dans cette même université.

Après le coup d’État de 1971, elle est emprisonnée deux ans.
À sa sortie, elle doit quitter son poste universitaire et se consacre à l’écriture, d’abord comme chroniqueuse dans un journal d’opposition, puis comme écrivaine.

Après le coup d’État de 1980, elle doit fuir la Turquie. Elle connaît 11 ans d’exil. C’est une réelle souffrance pour elle. Oya Baydar dit de ces années ne plus savoir qui elle était, avoir perdu son identité.

De retour en Turquie en 1992, elle continue ses activités d’écrivaine et de chroniqueuse.

En 2010, elle publie «Parole perdue» dans lequel elle dresse un portrait sans concession de la Turquie face à la question kurde.
Son engagement régulier pour les Kurdes lui vaut deux procès.

Son mari, journaliste engagé, a été arrêté en 2017, puis relâché alors que 12 de ses collègues restent en prison.
Le couple se réveille chaque matin soulagé de ne pas avoir été arrêté dans la nuit, mais l’exil n’est plus une option.

Oya Baydar n’a vu aucun de ses textes interdits mais elle reconnaît s’auto-censurer. Les arrestations sont aléatoires et les peines d’emprisonnement arbitraires à la suite de procès fantoches.

Oya Baydar observe impuissante, la Turquie d’Erdoğan sombrer dans un totalitarisme islamique.
Comme beaucoup d’intellectuel.les, elle dénonce cette violence étatique, mais elle déplore que la population soit de plus en plus favorable à cet islam politique.

J’ai vraiment apprécié la plume de l’autrice dans «Et ne reste que les cendres» et j’ai bien l’intention de lire ses deux autres ouvrages traduits en français et publiés par les Éditions Phébus: «Parole perdue» et «Dialogues sous les remparts»
Les deux livres abordent la question kurde.

Excellente découverte de ce Printemps de la littérature turque.

1 comments On Oya Baydar pour le Printemps de la littérature turque

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