“Milwaukee blues”, Louis-Philippe Dalembert

“Milwaukee blues”, Louis-Philippe Dalembert, 2021, Sabine Wespieser

Une dizaine de voix rendent hommage à Emmet, ce pauvre père de famille mort étouffé sous le genou d’un flic à Milwaukee.
“Je ne peux plus respirer!”

Rien n’y fera. Il agonisera sous les yeux des badauds, mort pour un billet de 10 dollars.

La mairesse d’école, le coach sportif, les ex, les deux ami.es d’enfance, entre autres, dressent le portrait d’Emmet. Un gosse fier et sportif, promis à un grand avenir dans le football, blessé, brisé, vivant chez sa mère avec trois gamines à charge.

Mais ces voix dressent aussi le portrait d’un pays où il ne fait pas bon d’être noir.e, où les défenseurs de la suprématie blanche s’expriment à visage découvert, où une partie de la population vit encore avec la peur du contrôle de police qui va mal tourner, un pays où l’inégalité des chances coule dans les veines de ses habitant.es.

Ce livre ne fera pas exception, je n’aime pas les romans polyphoniques. On ne s’attache à rien ni personne, on croirait des dépositions au commissariat.
George Floyd devenu Emmet, le citoyen modèle, a comme un goût de fait divers pas assez propre pour être raconté tel quel. Malaise…

S’ajoutent à cela des personnages parfois stéréotypés, une langue bancale, voire quelque peu balourde.

Mais j’ai apprécié le final, la prêche de la pasteure Ma Robinson, cri d’humanisme et d’espoir.

À vous de voir si vous voulez vous lancer dans cette réalité fiction, qui a de bonnes choses à dire mais dont on peut se passer.

Vote: abstention.

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