« Love me tender », Constance Debré, 2020, Flammarion

Constance Debré, héritière d’une dynastie intellectuelle riche et célèbre, claque la porte de sa vie normée de mère, d’épouse et d’avocate, pour vivre son homosexualité et écrire. Un coming out très mal vu, puisqu’une partie de sa famille ne le lui parle plus et que Laurent, l’homme avec qui elle vient de partager 20 ans de vie et d’amour, ne lui pardonne pas: il commence par nier son homosexualité en tentant de la reconquérir crânement, puis la prive de ses droits parentaux, l’accusant de pédophilie.

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En France, pays hautement évolué en matière de mœurs, la justice n’hésite pas à suivre l’avis du mari: comment une mère homosexuelle et sans travail pourrait-elle élever un enfant?

Constance va donc passer des mois sans voir son fils Paul, puis ira de visites médiatisées en weekends annulés, tout en vivant une vie amoureuse libérée, enchainant les conquêtes et explorant cette nouvelle sexualité. Mais Paul, l’aime-t-elle? Et ses conquêtes, y a-t-il de l’amour? Aimer… vaste sujet…

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Voilà une autobiographie qui dérange: ça « baise », ça « encule », ça « lèche des chattes », ça « suce des godes »… on n’est pas dans un « mon fils ma bataille » pour midinettes. D’autant que cette bataille pour son fils n’est pas si convaincante.

Le style est à la mitraille: les phrases et les chapitres sont courts, les mots lâchés comme des projectiles dangereux.

Ce n’est pas particulièrement agréable ce langage cru quand on a une sexualité différente; ce n’est pas plaisant de se faire tirer dessus, même avec des mots; ce n’est pas réjouissant, quand on est mère, de ne pas en voir une autre soulever des montagnes pour récupérer son gamin.

Pourtant, que ce livre est fort, comme j’ai aimé être dérangée et malmenée ainsi, parce que la vie c’est aussi ça: une gosse de riche qui se déclasse parce qu’elle étouffe, des femmes qui s’aiment ou qui baisent, des mères qui aiment mal et qui ont le culot de vivre une autre vie, des femmes qui se cherchent et qui se paument.

Vous êtes prévenus…!

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