«Lorsque le dernier arbre», Michael Christie

Dans un futur proche, il ne reste plus que quelques forêts primaires. Toutes les autres forêts ont été ravagées par une contamination fongique.
Les sols sont arides, les vents ininterrompus et l’air, chargé de poussière, est irrespirable.

Sauf… sur ce petit bout de terre du Canada où travaille Jake.
Jeune scientifique, elle s’occupe de faire visiter ce dernier trésor de nature à des milliardaires. Son emploi ne tient qu’à un fil, et à tout moment la multinationale qui l’emploie peut la renvoyer respirer la poussière du continent.

Sauf… si l’île lui appartient. Et il se pourrait bien qu’elle soit propriétaire de ce havre de paix. Son père serait le fils de… qui serait la fille de… qui serait…

Le roman est très inégal: le style est fluide mais le début accumule les poncifs littéraires: marques de vêtements, de bières ou de voitures, comparaisons hasardeuses (« un barbecue grand comme un cercueil adulte », « l’océan bleu comme un jean neuf »…).

Certains personnages sont sans intérêt, voire clichés, et on passe trop de temps avec eux: Jake, le père de Jake, la grand-mère.

Plusieurs événements sont incohérents et donnent l’impression d’avoir tiré des ficelles faciles pour faire aboutir l’intrigue.

Au milieu du livre, le style devient plus soutenu. Les personnages s’étoffent et sont complètement romanesques.

L’histoire, faite de rebondissements et d’intrigues, se dévore.

Le cadre, la grande dépression, le Dust Bowl des années 30, les trains, l’opium… j’ai adoré cette plongée dans l’Histoire et l’atmosphère créée par l’auteur.

L’une des histoires d’amour (homosexuelle) est sublime et merveilleusement racontée. Des histoires comme on en croise peu dans la littérature, où il faut choisir entre passion et valeurs.

La construction en cuvette est très originale: partir du futur, reculer jusqu’en 1908, puis remonter vers le futur, mais la qualité littéraire des époques est trop déséquilibrée.

Une saga familiale, où chacun se nourrit de l’arbre, à découvrir donc, avec ses qualités et ses défauts.

Lu dans le cadre du Prix Bookstagram.

Traduction: Sarah Gurcel.

2 comments On «Lorsque le dernier arbre», Michael Christie

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