«L’office des vivants», Claudie Gallay, 2001

C’est un hameau dans la montagne où n’habitent plus que quelques vieux et une famille: le Père, la Mère, Marc et Simone.


Plus de commerces, pas d’école, une seule route, bloquée par la neige tout l’hiver.

Le Père fait vivre sa famille avec quelques bêtes et récoltes. Mais il est plus porté par la picole que par le travail. Plus porté par les coups qu’il donne à ses enfants que les envoyer à l’école au village du Bas. Plus porté à contraindre sa femme qu’à l’aimer.

Quand la Mère accouche du troisième, mort-né, elle ferme définitivement la porte de la chambre au Père. Il en devient fou, mais se console assez vite avec la fille de ferme qu’ils emploient. Mado.
Mado qu’il met en cloque et qui lui abandonne son enfant. Une troisième bouche à nourrir.

C’est l’escalade dans la misère. Les trois enfants vont pousser là, entre crasse, faim et violence. La Sociale met bien le nez dans leur maison une ou deux fois, mais la Mère sait faire illusion au bon moment.

Premier roman de Claudie Gallay et certainement le plus sombre parmi ceux que j’ai lus jusqu’à présent.
Claudie Gallay s’attache à l’humain, celui qu’on ne voit pas, claquemurer dans sa désolation, celui qui nous dérange, qui nous fait détourner le regard.
Pas le choix avec ce roman, il faut aller au bout, sous peine d’abandonner les enfants de la misère et de la faim un peu plus.

La plume de l’autrice est là, déjà si habile avec les mots pour donner à voir, dévorer sa poésie et plonger dans le sordide entre réalité et conte.

Glaudie Gallay est décidément une grande autrice.

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