«Leurs enfants après eux», Nicolas Mathieu, 2018, Actes Sud, Goncourt 2018

L’Est de la France, dans les années 90, entre chômage, alcoolisme et désindustrialisation, n’est pas l’endroit rêver pour ces ados, Anthony, Stéph, Vanessa, Hamid… et leurs parents.

On y étouffe, surtout l’été, où la bière rafraichissante coule à flot et où les corps se cherchent, se désirent et se collent.

Dans cette vallée qui a connu la richesse métallurgique, rongée maintenant par la misère, on suit l’évolution d’Anthony, de 14 à 20 ans, de ses parents, de ses amis et de ses ennemis, de ses amours.

Anthony, ce cœur tendre qui forge sa carapace pour mieux affronter un avenir peu reluisant.

Mais aucun de ces personnages n’est noir ou blanc. Ils sont tout en nuance, avec de multiples facettes, tantôt détestables, tantôt attachantes. C’est ce qui fait une des grandes qualités de ce roman, point de caricature ! Même ce père violent donne envie de le serrer dans les bras.

J’ai aimé le regard bienveillant de l’auteur, presque tendre, sur cette France profonde, lourde et prolétaire. Cette France besogneuse qui est l’essence même de notre pays.

J’ai ri, j’ai espéré avec eux, j’ai grincé des dents sur certains de leur choix, j’ai aimé ce roman.

Nicola Mathieu, j’ai hâte de vous relire !

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