«Les règles d’usage», Joyce Maynard

Ce 11 septembre, lorsque Wendy quitte leur appartement de Brooklyn, elle est en retard au collège. Elle ne dit pas au revoir à sa mère.
De toute façon, elle est en colère après elle. Sa mère lui refuse un voyage en Californie pour aller voir son père qui n’est pas venu la voir depuis 3 ans.

Quelques heures plus tard, Josh, son beau-père, vient la chercher en classe.
Sa mère, comme chaque matin, est allée travailler dans une des tours jumelles, et comme des centaines de new-yorkais ce jour-là, on est sans nouvelles d’elle.

De nouvelles, on n’en aura jamais.
Wendy, du haut de ses 13 ans, devra apprendre à vivre avec ça. Sa vie n’est maintenant que souvenirs, détresse, grand vide.

Et pourtant, elle avance. Il y a Louie, son petit frère de 4 ans, Josh, son merveilleux beau-père en pleine dérive, sa meilleure amie, pilier de sa vie, puis son père qui s’invite dans sa vie par la grande porte et l’emmène en Californie.

Alors que tout était fait avec cette mère courage, mère complice, mère référence, Wendy doit tout faire sans elle: premier Thanksgiving, premier Noël, premier anniversaire, premier flirt…

L’écriture de Joyce Maynard est fluide et classique. Dans ce parcours de reconstruction à hauteur d’ado, tout est lent, presque ennuyeux. Mais on continue. Tout d’abord parce qu’on veut savoir où nous mènera l’autrice pendant 500 pages, puis parce qu’on veut quand même savoir ce que va devenir cette ado. Enfin parce qu’on s’est tellement attaché à tous ces personnages qu’on a l’impression de faire partie de leur famille. Les quitter est une rupture.

J’ai rarement eu envie, à la fin d’une lecture, d’ouvrir un tome 2 (il n’existe pas).
Wendy aurait 33 ans aujourd’hui et je pense à toutes ces familles qui ont perdu un être cher dans ces attentats. Perdu totalement. Volatilisé. C’est terrible.

Un roman humain. Un magnifique roman.

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