« Les liaisons dangereuses », Choderlos de Laclos, 1782, Écoutez lire

Les perfides et manipulateurs que sont la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont nous emmènent, au grès de 175 lettres, dans leurs jeux de l’amour et basses vengeances.

Le ton commence badin et la cruauté monte crescendo pour finir en apothéose de l’ignominie.

Pas une lettre, pas un mot ne sont de trop. Chaque missive est un nouveau rebondissement ou une nouvelle pirouette pour arriver à ses fins du côté des bourreaux, pour ne pas se noyer du côté des victimes.

Mais personne n’en sortira indemne. Pas de parti pris chez Laclos!

La langue est d’une modernité incroyable. Comment un texte écrit en 1782 peut-il être aussi accessible aujourd’hui? Chaque personnage à son style bien reconnaissable: hautain, bienveillant, sarcastique, prude, sévère… impossible de se perdre ou de les confondre. C’est la perfection du roman épistolaire.

S’ajoute dans la version audio l’immense talent des acteurs: Karin Viard traduit merveilleusement l’odieuse Marquise avec un son ton mi-moqueur, mi-nasillard, et comment ne pas tomber amoureuse de Valmont incarné par le géant du théâtre qu’est Thibault de Montalembert?

Les autres acteurs (Béatrice Agenin, Françoise Gillard, François Feroleto, Micheline Boudet et Florence Viala) sont excellents aussi.

S’ajoute dans cette version audio, comme dans tous les enregistrements Écoutez lire des éditions Gallimard  des intermèdes musicaux du XVIIIe siècle. Délicieux!

Peindre et écouter Laclos, mon cocktail bonheur. Et vous, les audios, ce serait en faisant quoi? (Ne me dites pas « rien », vous allez vous endormir!)

Qu'en dites vous ?