« Les frères K », D.J. Duncan, 1992, Monsieur Toussaint Louverture (2018)

Les frères Chance grandissent dans les années 60 au sein d’une famille américaine modeste de six enfants. Le père travaille à l’usine après une carrière avortée dans le baseball. La mère est femme au foyer, croyante puritaine fanatique.

Entre permissivité du père et morale religieuse de la mère, biberonnés au baseball et aux quantiques religieux, les frères Chance vont construire des caractères aux antipodes.

– Everett, la grande gueule, le rebelle, ira jusqu’à s’opposer au gouvernement américain.

– Peter, tente d’enfouir son américanité dans un voyage spirituel et terrestre.

– Irwin, la force tranquille, le croyant, le fils et frère aimé de tous, proposera sa vie en échange de celle d’un enfant.

– Kade, le narrateur, timide, introverti, observe et arbitre.

De ces quatre figures vont naitre quatre philosophies.

C’est là que Duncan rejoint Dostoïevski et ses frères Karamasov: ils naviguent tous deux entre récit et réflexions existentielles autour de la religion, la morale et la politique.

Deux auteurs complexes à lire, parce que les réflexions existentielles d’un autre sont difficiles à appréhender.

Ils sont tous deux très sarcastiques, et sarcasme plus politique, la Russie du XIXe ou l’Amérique des années 60, rendent la lecture laborieuse, mais instructive.

Ils sont par contre tous les deux de grands écrivains et les qualités littéraires de Duncan n’ont rien à envier à celles de Dostoïevski.

Là où les deux auteurs s’éloignent, c’est autour de la figure du père: Monsieur Chance est un père fort, celui qui se bat, celui pour qui on se bat, celui qui a des fils si forts et si bons. Un personnage particulièrement attachant et bouleversant.

Quand avec un peu de persévérance, quelques lectures en diagonale et les encouragements d’autres lecteurs, on s’accroche et on parvient au bout, on referme le livre avec le sentiment d’être un lecteur privilégié. Car mes amis, les 400 dernières pages de ce roman, sont parmi les plus fortes et les plus bouleversantes qu’il m’ait été donné de lire.

À découvrir!

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