“Les enfants de Cadillac”, François Noudelmann, 2021, Gallimard
Chaïm, le grand-père, a fui sa Russie natale en charrette pour trouver refuge dans la merveilleuse France. Il se bat pour elle en 14-18. Mais elle le laisse mourir à Cadillac en 41, dans les conditions les plus terribles.
Albert, le père, donne 7 ans de sa vie à la France. Ces sept années sont une épopée incroyable, époustouflante, au milieu de l’indicible de la Seconde Guerre mondiale.
François, le fils, porte le poids de ces deux histoires, des Juifs désignés comme Juifs par des sociétés qui n’en veulent pas, mais des hommes avant tout qui tentent de survivre et de montrer qu’ils aiment la France.
François se souvient d’un temps où être Juif n’était plus un problème, un temps de mémoire et de repentir. Ce temps est révolu. Le “mort aux Juifs” est à nouveau crié sur la place publique.
Entre le récit et la réflexion philosophique, François Noudelmann tente de donner un sens à la judéité, à la transmission familiale et à l’identité. Il passe judicieusement par le récit captivant des vies de son père et de son grand-père pour arriver à son but.
C’est passionnant, bien écrit et la troisième partie, plus réflexive, demande d’être lue (voire relue (j’avais écrit « remue »)) très lentement pour en peser tout le poids.
Je constate que j’ai encore des choses à apprendre sur cette guerre. Je n’avais jamais entendu parler des fous de Cadillac. J’en suis atterrée.
Un roman essai passionnant et une plume sublime. Bravo!