«Les abeilles grises», Andreï Kourkov, 2022, Liana Levi

Sergueïtch vit dans la zone grise ukrainienne, dans un village déserté de ses habitants, pris entre les feux de l’armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes.

Il est apiculteur et pendant ce 3e hiver de guerre, ses journées sont rythmées par le poêle à charbon à remplir, le réveil à remonter, les alentours à surveiller et éventuellement quelques verres à boire avec Pachka, ami-ennemi d’enfance, plutôt pro-russe alors que lui est pro-ukrainien.

À l’arrivée du printemps, Sergueïtch décide d’emmener ses six ruches dans une zone qui canarde moins et c’est le départ pour l’aventure.

Après une première partie très lente, très monotone, tournée vers les méditations et les souvenirs du personnage principal, l’auteur ne fait qu’augmenter crescendo le rythme de son roman. Plus on se rapproche des russes, plus nos craintes montent, et on se demande si sa halte en Crimée va bien se terminer.
Il atteint un petit paradis empoisonné par l’œil tout puissant de Moscou.

Malgré la lenteur, malgré un personnage qu’on pourrait qualifier de mou et insipide, je me suis beaucoup plu dans ce voyage.
Sergueïtch est bien plus intéressant qu’il n’y parait et son côté solitaire méditatif est presque apaisant. Je me suis énormément attachée à lui et à l’affection douce et enfantine qu’il porte à ses abeilles.

Le style de Kourkov est fluide, très imagé et cette lecture fut un réel plaisir.
C’est bien sûr l’actualité qui m’a fait me tourner vers cet auteur. La littérature est mon refuge face à l’horreur, un moyen de rester avec les Ukrainiens et les Ukrainiennes sans plonger dans l’horreur des JT.
Je retournerai sans aucun doute vers Kourkov et sa subtilité.

3 comments On «Les abeilles grises», Andreï Kourkov, 2022, Liana Levi

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