« Le mal-épris », Bénédicte Soymier, 2021, Calmann Levy

Paul sait qu’il ne plait pas aux femmes. Il est laid, démodé, terne, a un job inintéressant, une vie sociale au niveau moins dix.

Mais Paul aime et souhaiterait tant être aimé en retour. Le mépris que va lui renvoyer Mylène le laissera à vif et lors de sa rencontre avec Angélique, les plaies ne sont pas refermées. Tout l’angoisse: ses tenues, sa joie de vivre, ses sorties, ses absences… L’angoisse engendre la colère, la colère la violence et c’est la première gifle…

Bénédicte Soymier, dans un style clinique, avec des phrases courtes, une langue scandée, analyse cette spirale de la violence d’un homme envers une femme. Paul a-t-il des excuses? un terrain? Angélique est-elle une femme qui subit? qui « provoque »? Pour quoi reste-t-elle après la première gifle?

Ce regard froid que jette l’autrice sur cette histoire colle parfaitement au propos. Il n’est pas question pour le lecteur d’avoir de l’empathie pour l’un ou pour l’autre. On n’est ni dans une romance passionnelle ni dans du pathos larmoyant. Les faits sont là, exposés au millimètre, à nous de nous en débrouiller et de comprendre les deux parties.

Car on est d’accord, dans ces affaires, il n’y a jamais un parfait clair-obscur, mais tout un tas de nuances, de dégradés qui si, s’ils n’excusent pas, expliquent. Plus personne n’ignore que la violence comme la victimisation se tricotent dès l’enfance.

J’ai tout aimé. Le style. Le thème abordé. L’histoire. La fin. Le vocabulaire. Les personnages. Découvrir une nouvelle autrice.

Un premier roman à lire et une autrice à suivre. Je rappelle son nom: Bénédicte Soymier.

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