«Le Ghetto intérieur», Santiago H. Amigorena, RL2019, P.O.L. – Sélection Goncourt 2019

On pensait avoir tout écrit sur l’Holocauste ? On n’avait pas encore écrit « Le Ghetto Intérieur ».

Vicente Rosenberg aimait la Pologne, la langue allemande, ses auteurs et ses poètes, aimait l’Europe. Il aimait moins être juif : être juif lui pesait, de même que sa famille, sa mère et leurs fêtes religieuses.

Mais en arrivant à Varsovie, jeune étudiant, il prend la mesure de l’antisémitisme ambiant et a la bonne idée, en 1928, de fuir cette Europe qui le hait et cette famille qui lui pèse.

Il construit sa vie à Buenos Aires avec Rosita, est heureux et garde ses distances avec sa mère restée en Pologne.

Mais l’histoire le rattrape : en 40, il n’est plus question d’être Polonais, Allemand, Français ou Argentin. Il est question d’être juif ou non-juif.

Et devant l’horreur de ce que Vicente commence à percevoir des maigres nouvelles venant de Varsovie, il va s’emmurer dans la culpabilité d’avoir abandonné sa mère, au même rythme que celle-ci sera emmurée à Varsovie par les nazis : chacun son ghetto, chacun son cauchemar.

Ce roman de Santiago H. Amigorena est merveilleusement écrit, il interroge, éclaire, réunit et redonne espoir. C’est un des plus beaux romans que j’ai lus cette année.

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