Vous êtes-vous déjà retrouvé dans les transports en commun, avec la tête encombrée par vos pensées, qui tournent en boucle sur un seul sujet, comme une rumination incessante, sans pause et sans respiration ? Vous avez beau tenter de revenir à la réalité, ces pensées obsessionnelles reviennent sans répit. C’est ce que subit Viviane Craig ce jour-là, pianiste de renom, retirée de la scène publique depuis des années. Aujourd’hui, elle doit donner une ultime représentation privée, pour l’enterrement d’un des deux hommes de sa vie, son amant James Fletcher, mort sans la prévenir. Elle l’enterre, sans l’enterrer, car leur liaison est toujours restée clandestine et son mari, resté à la maison, comme les amis de James, les proches, l’exécuteur testamentaire… personne ne sait à quel point elle aimait cet homme et à quel point son monde s’effondre.

Jean Mattern retranscrit ici à merveille, en quelques pages, ce trajet en métro sur la Piccadilly line de Londres, ces pensées obsessionnelles, dans un monologue sans chapitre, avec quelques rares points lorsque Viviane reprend son souffle. On fait des hypothèses sur la chute… parce qu’il y aura une chute n’est-ce pas ? On imagine tout. Pas ça…

Je suis toujours fascinée par les formes d’écriture périlleuses qui fonctionnent. L’émotion est au rendez-vous.

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