« La redoutable veuve Mozart », Isabelle Duquesnoy, 2019, Éditions de La Martinière

Mozart vient de mourir. Après la sidération, Constanze, sa veuve, est loin d’être une veuve éplorée. Elle va sortir les crocs, supplier ses créanciers, harceler ses débiteurs, les éditeurs, faire achever le Requiem par l’ancien élève de Mozart qui n’en a pas envie et que Mozart lui-même méprisait.

Constanze éloigne son fils ainé, trop taciturne, sans disposition pour la musique, pour qu’il soit éduqué à Prague alors qu’il n’est qu’un enfant; elle rebaptise son second fils, Mozart II, qui pourrait bien marcher sur les pas de son père.

Constanze n’a qu’une obsession, réhabiliter l’homme qu’elle aimait, que la maladie lui a arraché trop tôt. Pendant cinquante ans, de basses vengeances en petits profits, elle fera du nom « Mozart » une manne financière pour elle et ses fils, créera un nom glorieux et inoubliable de la musique classique. Sans son combat d’un demi-siècle, Mozart, mort ruiné et peu connu, serait-il aussi célèbre aujourd’hui?

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Isabelle Duquesnoy nous livre ici une biographie romancée de cette terrible veuve Mozart, qui au soir de sa vie écrit un long carnet à son fils ainé, pour lui expliquer ses choix, ses batailles, ses souvenirs et lui livrer un dernier secret.

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Ce récit, écrit à la seconde personne du singulier, dans une langue classique et soutenue, est très émouvant: on ne peut s’empêcher d’éprouver une peine immense pour cette femme qui a tant aimé Mozart au point de s’oublier elle et d’en oublier d’aimer ses fils.

J’ai aimé et le conseille tant aux passionnés de musique que d’histoire, car cet ouvrage foisonne de détails sur les mœurs, modes et usages de cette société de la fin du XVIIIe et première moitié du XIXe siècle.

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