Justine Reix, journaliste chez Vice, a mené 2 ans d’enquête sur le ministère de l’écologie. Ministres, lobbyistes, hauts fonctionnaires, agents, anciens chefs de cabinet… les interlocuteur.rices sont nombreux.ses.

Le plan est clair, la plume est limpide et le contenu y est abordable.

Vous allez me dire: «Quel intérêt, on sait que ce ministère ne sert à rien?!»
Savez-vous pour autant pourquoi?

C’est tout l’intérêt de cette enquête: comprendre pourquoi notre ministre de l’écologie est à la fois sur un siège éjectable et pieds et poings liés.
Lié au bon vouloir d’un gouvernement obnubilé par une logique économique, lié par la loyauté qu’il lui doit et contraint par des arbitrages constamment perdus.

Cette enquête m’a également permis de mieux comprendre le fonctionnement étatique et les enjeux à courts termes qui préoccupent: enjeux électoraux, pouvoirs d’achats, emploi… C’est une pression à court terme bien plus forte que la destruction d’un environnement à «long terme» ou et bien moins visible que le salaire des français ou les chiffres du chômage.

J’ai aussi mieux compris l’investissement des agents et hauts fonctionnaires de ce ministère, au bord de l’explosion devant leur impuissance, la lenteur de chaque mesure et le manque de connaissance des autres ministères sur les questions écologiques…

Cette enquête n’est pas à charge, elle est éclairante. Pour moi, citoyenne, mais aussi pour les pouvoirs publics ou les futurs agents des ministères.

Elle conforte aussi que baisser les bras serait une grave erreur. Justine Reix «rebooste»: on ne peut pas compter sur le ministère de l’écologie ? Soit! Contournons! Trouvons d’autres moyens.
Comme beaucoup d’urgences (avortement, guerre d’Algérie, vote des femmes, taxe carbone inégalitaire, OGM, gaz de schiste…), la pression est sociale, contraignons le politique.

J’ai tout de suite enchaîné avec «Comment l’écologie réinvente la politique» chez Rue de l’échiquier.

Citoyennes et citoyens éclairé.es, lisez cette enquête et des essais.