«La plaisanterie», Milan Kundera

Ludvik est jeune et idéaliste, pur produit du socialisme et du parti communiste tchèque.

Mais Ludvik est aussi un jeune homme au cœur léger, prêt à rire à la moindre occasion, quitte à faire de mauvaises plaisanteries.
Peut-on rire dans une dictature communiste?

Ludvik va apprendre à ses dépens que non. Cinq mots couchés sur le papier et le couperet tombe; la condamnation est d’une terrible sévérité.

Là où Ludvik purge sa condamnation, un rayon de lune vient éclairer la noirceur de sa nouvelle vie. Ce rayon s’appelle Lucie. Ludvik aurait pu l’aimer bien, mais il l’aimera mal et sa vie ne sera qu’une suite de rancœurs, douleurs et haine. Seule la vengeance le guide pour continuer d’avancer et c’est finalement à lui qu’il fera le plus de mal.

Kundera n’est pas un auteur facile à lire: la plume est fluide, belle, mais la profondeur de ce qu’il énonce demande réflexion et recul.

Je n’ai parlé que de Ludvik, mais il y a le point de vue de quatre autres personnages, qui mériteraient chacun une analyse littéraire complète.

Je suis ressortie de cette histoire mal à l’aise et désabusée. C’est sombre et triste: toutes ces vies gâchées parce que sous une dictature il n’y a aucune seconde chance. Dans ce prêt-à-penser, chaque erreur est fatale, qu’elle soit intime ou publique.

Puis finalement, j’en décèle une leçon à tirer. On peut choisir de ruminer ses désillusions, ses échecs et ses peines. On peut haïr le genre humain. On peut être Ludvik tout sa vie.
Mais on peut aussi faire d’autres choix, il n’est jamais trop tard.

Comme beaucoup de romans entrés dans la grande famille des classiques, «La plaisanterie» nous apporte un plus à côté duquel il ne faut pas passer.
Milan Kundera est un grand auteur, surtout quand on sait que c’est son premier roman!

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