
C’est en apnée que j’ai lu cet ovni littéraire. Rien n’est plaisant dans ce récit et je m’en suis pourtant délectée.
Léonardo, un adolescent de 17 ans, oppressé par l’injonction au bien-être, commet une « bêtise » innommable, lui, si sage, si lisse.
Il nous entraine 24 heures dans la poisse ambiante de son camping, étouffé par la chaleur caniculaire, l’odeur de la baraque à frites, la sueur qui colle et qui empeste, la musique de mauvais goût qui vrille les tympans. Ça suinte et ça écœure, mais impossible de s’en éloigner, tant tout est vivant, tant on veut savoir. Pourquoi Oscar… quand Luce… comment Louis…
Victor Jestin, du haut de ses 25 printemps, a une plume douce et évocatrice, maitrisée et prometteuse.
Il a su me faire ressentir la souffrance de cet adolescent, qui ne comprend pas le monde et que le monde ne comprend pas, isolé dans cette société où le bronzage, le tourisme de masse, les fêtes sur la plage entre jeunes et les beaux corps sont la norme.
Le regard de Victor Jestin est « houellebecquin » et d’une étonnante maturité.
C’est un coup de cœur.
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31/05/2019Hoshi
25/04/2021
2 comments On «La chaleur», Victor Jestin, RL2019, Flammarion
Il est dans ma PAL, après « la petite conformiste » que je viens de commencer!
Oh ! J’irai voir ton retour sur La petite conformiste !!