Il y a les Kazanci à Istanbul et les Tchakhmakhchian à San Francisco. La première famille est turque musulmane, la seconde est arménienne chrétienne.
Un lourd passé historique sépare ces deux familles, mais un terrible passé familial les rapproche.
Asya, la dernière née de la famille Kazanci, la Bâtarde, est l’héritière de ces histoires, mais naître sans père atrophie une partie de son héritage familial.
Armanouch, petite dernière de la famille Tchakhmakhchian, mais dont la mère est un pur produit américain, est partagée entre sa double culture et la douleur que porte sa famille arménienne.
Les deux jeunes filles, bien malgré elles, entourées des tantes loufoques d’Asya, vont apprendre les secrets familiaux dont on les a toujours exclues.
L’écriture est corsée et sarcastique. Les personnages sont piquants et attachants. L’histoire est romanesque et bien ficelée. S’ajoute à cela l’odeur, le bruit d’Istanbul, les plats traditionnels, la part historique du génocide arménien relié à l’actuelle jeunesse par tant de non-dits… Tout un ensemble d’ingrédients qui font de ce roman une petite merveille et un énorme coup de cœur.
C’est mon deuxième roman turc avec Madame Hayat d’Hamet Altan, et je ne compte pas m’arrêter là. Je réfléchis à un « Printemps de la littérature turque ». Elif Shafak y aura une place. J’espère que vous serez nombreuses à participer
2 comments On «La Bâtarde d’Istanbul», Elif Shafak, 2007, Éditions Phébus
Je suis une grande fan d’Elif Shafak dont j’ai lu tous les romans. Je recommande vivement son dernier » L’île aux arbres disparus ».
Merci! Je l’ai acheté. Je l’ai programmé pour avril car j’ai l’intention de me « faire » un Printemps de la littérature turque 😀