“King Kong Théorie”, Virginie Despentes, 2006, Grasset

“Il faut absolument que je lise King Kong théorie!”
J’ai dû dire cette phrase des dizaines de fois ces trois dernières années, jusqu’à la semaine dernière où j’ai “enfin” lu Kong Kong théorie.
Je comprends un peu mieux pourquoi il est un livre de référence pour de nombreuses féministes.

L’essai gratte là où ça fait mal et choque par son style cru, son écriture qui se répand en suivant le fil de la pensée. Et quelle pensée!

Être une femme qui arrête de s’excuser d’être une femme. Voilà une pensée, certes pas nouvelle mais toujours aussi révolutionnaire, puisque nous sommes encore si nombreuses (oui, je m’inclue sans pincettes) à accepter d’être des impostures, à travailler notre perfection à coup de séduction et d’autoflagellation, notre irréprochabilité pour avoir enfin une place dans une société largement dominée par la pensée masculine.

La société masculine dans laquelle nous vivons est en déséquilibre complet: la prostitution est réglementée puisqu’une femme ne peut pas disposer de son corps librement, mais le viol et les agressions sexuelles sont notre lot quotidien sans que rien, dans la société de “bon papa” ne soit fait pour le combattre.

Nous sommes nombreuses à vivre dans la peur et dans l’obéissance.

2006! J’accouchais de mon premier enfant. Je vivais déjà dans la peur des hommes, je travaillais déjà des stratégies pour me faire aimer d’eux sans m’en prendre une, tout en essayant de rester moi.
Pourquoi personne ne m’a mis ce bouquin dans les mains en 2006? J’avais pourtant déjà lu des dizaines de bouquin. Des bouquins toujours écrits par des hommes.
L’importance de la transmission…

Alors je transmets. Lisez Despentes. Une autrice qui compte dans notre société, dans notre époque. Lisez-le ou faites-le lire à vos enfants, aux jeunes qui vous entourent. Croisez le avec d’autres. Si tout n’est pas à s’approprier, rien n’est à jeter.

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