«Je me suis tue», Mathieu Menegaux, 2015, Grasset

Comment vous parler d’un roman sans en dévoiler l’indispensable surprise, non choc, qui arrive dès la page 20. Peut-être en vous disant que ce premier roman de Mathieu Menegaux est vraiment à lire : il est tranchant, très bien écrit, traite d’un sujet de société dont nul ne peut, ne doit, passer à côté.

L’auteur, très prometteur à mon sens, nous fait entrer dans la tête de Claire et nous y fait vivre le pire cauchemar qu’il peut être donné de vivre à une femme. Cette femme ce pourrait être vous, moi, votre compagne, votre fille, votre sœur. Quel choix ferions-nous si nous étions Claire ?  Comment pouvons-nous juger toutes les Claire du monde qui choisissent de se taire, de jouer aux apprenties sorcières pour se sauver et sauver leur petite vie bien rangée ?

Ne LISEZ PAS LA SUITE sans avoir lu le livre.

Mais Claire, à cause de ses silences, finit par mourir trois fois d’une lente agonie psychologique, jusqu’à l’apothéose de la dernière mort, monstrueuse, insoutenable. Elle paye le prix d’être une femme, à qui l’on impose du jour au lendemain d’endosser le rôle de la victime quand elle est victime d’un viol.

Claire refusera d’endosser ce rôle mais le prix n’en sera que plus élevé.

Lecture choc !

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