« Femmes puissantes », Léa Salamé, 2020, Les arènes

Cet ouvrage présente la retranscription de douze entretiens menés par la journaliste auprès de douze femmes, que Léa Salamé considère comme « puissantes ». Elle s’en explique en introduction, présentant d’abord son parcours et en quelque sorte sa propre puissance.

Si le fil conducteur est bien entendu la première question posée à chacune: « Si je vous dis que vous êtes une femme puissante, que me répondez-vous? », il y a aussi dans ces entretiens une redondance particulièrement intéressante autour de plusieurs thèmes.

Ces femmes y expriment leurs failles, leurs doutes, leurs erreurs, mais surtout leur assurance et leur indépendance: à un moment il faut trancher et avancer. Toutes ont travaillé. Travaillé avec acharnement pour occuper les postes qu’elles occupent ou ont occupés.

J’avais écouté la plupart de ces entretiens sur France Inter, dont la qualité des émissions n’est plus à prouver. Mais ce n’est pas la même chose de les lire. Les deux se complètent vraiment.

Certains entretiens se font échos dans les questions posées par Léa Salamé, permettant parfois à ces femmes de se répondre sans se croiser.

Quelques-unes m’ont touchées plus que d’autres, comme Leïla Slimani, Sophie de Closets, Amélie Moresmo, Laure Adler et bien sûr Léa Salamé elle-même, enfant de la guerre civile libanaise, exilée, battante, vilipendée, bosseuse, qui n’a pas peur de poser les questions dérangeantes… Mais peut-on remettre en cause la qualité de cette journaliste hors norme, sa culture générale, son incroyable mémoire, sa répartie?

Pour finir, je reviendrais sur ce terme de « puissante ». Ce n’est pas une fin en soi pour ces femmes, c’est plutôt à nos yeux qu’elles le sont devenues. Et s’il y a bien une puissance qu’elles incarnent, c’est celle d’être visibles, d’exister en tant que femmes. Elles donnent à voir. Les petites filles, les adolescentes, les femmes de demain ont enfin des figures féminines qui ouvrent tous les possibles. Ça, c’est une vraie puissance.

Vraiment à lire. J’attends le prochain…

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