“Enfant de salaud”, Sorj Chalandon, 2021, Grasset
C’est avec un profond malaise que je referme ce livre, un malaise qui s’est installé sur le dernier tiers du récit et ne m’a plus quittée.
La dernière page est le coup d’estoc: tout ça pour ça?!
Sorj Chalandon revient sur son père dont il avait déjà bien expliqué le salaud fini qu’il était dans le très bouleversant “Profession du père”.
Cette fois, il nous livre le lâche qu’il était pendant la guerre, mais il n’est rien de plus que le salaud mythomane que nous connaissons déjà.
Alors pourquoi nous en reparler en parallèle du procès de Barbie (partie très intéressante d’ailleurs)?
Quel rapport entre son père et Barbie?
Aucun!
Barbie est un salaud à échelle mondiale. Son père est un minable qui ne méritait certainement pas qu’on lui consacre un second livre.
L’histoire finit par tourner en rond, le fils s’accroche désespérément à la parole du père muet et cynique. Ils en sont pathétiques tous les deux.
Mais le pire est le montage chronologique, le mélange des dates pour faire coïncider deux événements qui ne coïncident pas. C’est artificiel et dérangeant.
Je finirais sur la mère. Quel intérêt y a-t-il à l’humilier ainsi à la face du monde?
J’ai l’impression d’avoir payé la psychanalyse freudienne de monsieur Chalandon (Tuer le père). Un livre bien trop personnel.
Heureusement qu’il écrit toujours aussi bien.
Quelle déception…
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