Olivier Liron, dans un roman autobiographique, raconte comment il a pris un tournant à 180° tant dans sa vie professionnelle que psychologique, en participant au jeu télévisé « Questions pour un champion ».
Au fil des épreuves, il ouvre la cage de ce corps meurtri qu’il hait profondément, un corps que ses camarades de classe lui ont appris à haïr à coup de sévices insoutenables.
Olivier Liron égraine les minutes de jeu qu’il vit au paroxysme de la tension, tout en gardant un contrôle absolu de ses émotions pour ne pas se déconcentrer et gagner à tout prix.
Seule la haine envers certains partenaires de jeu, surtout masculins, et la complicité qu’il sent passer entre lui et Julien Lepers, lui permettent de ne pas s’effondrer.
Olivier Liron, dans une langue de qualité, raconte son histoire sans temps mort et réussit à ne jamais lasser devant le jeu télévisé: après une série de questions/réponses, il arrive toujours au bon moment pour glisser dans l’histoire des tranches de son passé et raccrocher le lecteur à un récit à la fois touchant et révoltant.
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Ce livre aurait pu aussi s’appeler « Comment l’Éducation Nationale brise les enfants marginaux », ou encore « Être dans le moule du système ou crever la gueule ouverte ».
Oui, Olivier Liron est différent, sa perception du monde n’est pas la même que la nôtre, les codes de bonne conduite et d’intégration au groupe que nous assimilons, il ne se les appropie pas, faisant de lui un spécimen à part, une cible idéale pour la médiocrité humaine; et quand le monde des adultes devrait être là pour l’en protéger, il en devient au contraire complice.
Olivier Liron s’est relevé. Il a aujourd’hui une des armes les plus fortes pour se défendre, l’écriture, mais combien d’autres se sont ouvert les veines ou jetés du 6e étage?
« Lutter de toutes ses forces contre l’exclusion »? Oui, Monsieur Liron, je suis d’accord, c’est le « rôle de l’écrivain », parce que l’écrivain n’est rien qu’un être humain et que c’est le rôle de tout humain.
