En 1864, dix ans après la mort de Delacroix, Alexandre Dumas écrit un hommage à Eugène Delacroix à la demande de l’Académie des Beaux-Arts, qu’il intitulera « Causerie sur Delacroix ».

Ce texte met en valeur l’aisance de Delacroix à esquisser son sujet rapidement, son travail obstiné sur la couleur et la lumière, mais aussi le manque de reconnaissance de ses contemporains.

Son travail sur la couleur, les touches de peinture pour rendre le tableau plus lumineux, la loi des contrastes, la divisibilité des couleurs en feront un peintre unique pour son époque et un maitre pour les impressionnistes à venir.

En 2005, Catherine Meurisse s’empare de ce texte pour son projet de fin d’études, copie le texte à la main et l’illustre à l’encre et à l’aquarelle.

Son propre travail sur la couleur, dans cet ouvrage est du plus bel effet: beaucoup de noir et des touches de vert, rouge, jaune, bleu… qui alternent avec des pages entières très colorées reproduisant les tableaux de Delacroix avec la patte Meurisse. Le résultat est tout à la fois original, beau et drôle.

L’artiste a depuis fait son chemin dans le monde de la BD et de l’illustration. On la retrouve aussi bien dans le dessin de presse chez Charlie Hebdo, Télérama, L’Obs, Wapiti…, dans l’illustration d’albums jeunesse, que dans la BD en tant que scénariste et illustratrice.

Bref, une artiste bosseuse et sacrément complète.

Le jour de l’attentat de Charlie Hebdo, elle était en retard pour la réunion et verra les meurtriers s’enfuir. Elle mettra des mots et des images sur son traumatisme dans la BD « La légèreté ».

Je suis quasiment sure que cet ouvrage inclassable (ou multiclassable: art, littérature, BD, roman graphique) sera parmi les « classiques » dans les prochaines années.

Je l’ai emprunté à la bibliothèque (merci d’ailleurs à Nathalie de la bibliothèque de Dinan pour le conseil), mais il va rejoindre ma bibliothèque personnelle.