
Noupoudem quitte Douala pour retourner dans son village de l’Ouest-Cameroun en terres Bamiléké.
En arrivant chez sa grand-mère qui l’a élevée, elle retrouve ses rituels, son histoire, la langue et les traditions de sa communauté.
Le roi vient de mourir et sa grand-mère lui conseille de ne pas sortir si elle ne veut pas être enfermée à la chefferie pour devenir une des femmes du nouveau roi. Mais les notables viennent la chercher car le roi la demande.
À la chefferie, c’est son ami d’enfance Kazé qu’elle retrouve. Kazé… devenu son grand amour à l’adolescence. Kazé… qui au lycée a disparu du jour au lendemain, laissant Noupoudem amputée d’une partie d’elle-même. Kazé… l’héritier royal.
Tous deux, entre modernité et tradition, vont régner sur le village.
Pour Noupoudem, le défi est grand puisqu’il lui faut renoncer en partie à son émancipation de femme pour mieux faire évoluer son peuple très patriarcal.
Quelle belle plongée dans cette partie du monde qui m’est si inconnue !
Quel magnifique regard Ernis m’a permis d’avoir sur cette culture ancestrale qui, malgré les conversions forcées, les colons et envahisseurs, résiste pour garder son identité!
Quel bel hommage aux femmes qui construisent la tribu, font tous les métiers sans reconnaissance et souffrent d’exclusion à la moindre incartade !
L’autrice met en parallèle tradition et modernité sans les opposer, et surtout, sans tomber dans le piège de l’occidentalisation qui souhaite tout effacer pour tout uniformiser.
C’est beau, patient, opiniâtre, fluide. Un très bon premier roman!
Un prix bien mérité!