«Ciel d’acier», Michel Moutot, 2015, Arléa Éditions, Points

C’est un voyage entre Québec et New-York, entre les rives du Saint-Laurent et celles de l’Hudson, où l’on construit des gratte-ciels et des ponts métalliques, où l’on fouille les décombres du World Trade Center en étouffant, où l’on déambule dans la réserve des indiens Mowhaks entre 1880 et aujourd’hui… ces indiens qui ont bâti l’Amérique, ces Indiens que je ne connaissais pas.

Le livre commence par ce moment glaçant, décrit avec un incroyable réalisme, où le premier avion percute la tour nord sous les yeux ahuris de Cat, « ironworker », indien Mawhak, bâtisseur de gratte-ciels. Savez-vous ce qu’est un « ironworker » ? Moi je ne savais pas… ce livre m’a tout appris…

Mais Cat ne va rien bâtir cette fois, Cat va démolir, au risque de sa vie et de tous les autres sauveteurs, car sous les milliers de tonnes d’acier, se trouvent encore, peut-être, quelques survivants.

J’ai donc suivi Cat en 2001, mais aussi son père, en 1970, qui, lui, avait bâti les tours jumelles au péril de sa vie, et Manish en 1880, premier « ironworker » Mawhak. Trois histoires qui s’emboitent, se superposent vertigineusement, portées par une écriture impeccable, d’une grande qualité littéraire.

Mais il a fallu quitter ces hommes, refermer le livre et rentrer de ce voyage. Moment douloureux que seules les grandes histoires procurent. Je n’ai qu’une envie (que vous lisiez ce livre bien sûr) faire ma valise et aller déambuler sur les rives du Saint-Laurent en espérant croiser un indien Mawhak…

1 comments On «Ciel d’acier», Michel Moutot, 2015, Arléa Éditions, Points

  • Je suis en train de le lire, et je suis bien d’accord. Je ne saurais mieux dire. C’est passionnant et on apprend tellement!

Qu'en dites vous ?