« Carnage », Jean-Marc Gancille, RL2020, Rue de l’échiquier

« Pour en finir avec l’anthropocentrisme ».

De la pêche artisanale aux safaris-chasse en passant par les delphinariums, la domestication des animaux ou les rituels sacrificiels, Jean-Marc Gancille décortique tout. Nous sommes une espèce génocidaire. Génocidaire parce que « anthropocentrée ».

L’espèce humaine est persuadée d’être dans son droit quand elle asservit et tue des milliards d’animaux chaque jour, détruit des habitats pour en réquisitionner les surfaces, bricole la génétique des espèces pour assouvir ses plaisirs.

Mais l’espèce humaine sait trier. Le chat, le chien ou le cheval nous émeuvent plus que d’autres. Pourtant, les massacres perpétrés dans les abattoirs chaque jour pour remplir nos assiettes ne sont pas moins atroces que ceux perpétrés contre les chevaux français dans nos champs, ou contre les dauphins dans nos eaux territoriales. Penser qu’un cheval a plus de valeur qu’un cochon est ce que l’on appelle du « spécisme ».

Jean-Marc Gancille, dans des chapitres courts, à l’écriture particulièrement efficace, abordable dès l’adolescence, décortique l’état des lieux, avec des chiffres vertigineux, depuis que l’homme a domestiqué les animaux, jusqu’à nos jours. Il cherche ensuite les justifications à ce carnage en les démontant une par une, pour enfin proposer des solutions viables, tant pour notre planète que pour notre santé, mais surtout pour les animaux.

J’ai été conditionnée à ce massacre, à trouver des excuses plus ou moins valables au spécisme,  à me complaire dans cet anthropocentrisme millénaire: « Oui, mais c’est tellement bon. Puis les animaux ont été créés pour nous! » Aaah, les fameuses idées judéo-chrétiennes.

Il m’aura fallu 15 ans pour m’éduquer grâce à des Gancille, convaincre mes proches, encaisser les moqueries, sortir du « Oui, mais c’est bio et local », mais aussi tâtonner pour déconstruire les repas « à la française », apprendre de nouvelles recettes.

Quand j’ai commencé il y a 20 ans, c’était par conviction. Aujourd’hui, il y a urgence.

Si vous aussi êtes irrité par le « Mais on a toujours fait comme ça », lisez cet excellent essai. Éduquez-vous. On s’éduque tous les jours.

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