Burhan Sönmez pour le Printemps de la littérature turque

Né en 1965, à Haymana, Burhan Sönmez grandit dans la pauvreté d’un village kurde non relié au réseau électrique.
Son enfance est bercée par les contes traditionnels et légendes kurdes que lui raconte sa mère.

Il fait des études de droit à Istanbul et devient avocat en 1991, spécialisé dans les Droits de l’Homme.
Il s’engage aussi politiquement en écrivant régulièrement dans des journaux d’opposition et de soutien au peuple kurde.

Sa première arrestation remonte à 1984. Il connaît l’enfermement sans procès, la torture, la peur, la faim, le froid. Son roman «Maudit soit l’espoir» est donc malheureusement une expérience vécue.

Il est la cible régulière de la police turque. En 1996, il est tabassé par la police en pleine rue et laissé pour mort.
Condamné à 5 ans de prison pour apologie du terrorisme après avoir rédigé un article en soutien aux populations kurdes victimes du régime turc, l’association Freedom For Torture lui permet de s’exiler à Londres.
C’est un virage radical dans sa vie. Après huit ans de soins et de convalescence, il obtient la nationalité britannique et se lance dans l’écriture.

Son second roman, «Masumlar», publié en 2011, reçoit le prix Sedat Simavi (équivalent du Goncourt). Il n’a pas été traduit en français (Éditions Gallimard on compte sur vous).
«Maudit soit l’espoir», que j’ai adoré, est en fait son troisième roman.
J’ai commandé dans la foulée «Labyrinthe» publié en France en 2020 chez Gallimard.
Ce sont pour l’instant les deux seuls romans traduits du turc.

Depuis septembre 2020, Burhan Sönmez est président du PEN international. C’est une association d’écrivain.e.s dont le but est de «rassembler des écrivain.e.s de tous pays attaché.es aux valeurs de paix, de tolérance et de liberté sans lesquelles la création devient impossible.»

Sönmez vit dans la menace permanente d’une nouvelle arrestation.
Protégé pour l’instant par sa notoriété et sa double nationalité, il n’a pas encore été arrêté après le coup d’état manqué de 2016, mais il dit se tenir prêt. Il vit entre Istanbul et Londres.

Burhan Sönmez et pour l’instant une de mes plus belles découvertes de ce Printemps de la littérature turque.

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