« Beyrouth 2020 Journal d’un effondrement », Charif Majdalani, 2020, Actes Sud

Moi de la littérature libanaise

Le journal commence le 1er juillet. Le confinement qui vient de se terminer a continué d’accentuer une crise économique larvée. Les Libanais ont de l’argent sur leurs comptes, mais les banques leur en interdisent l’accès. Le pays est gangréné de l’intérieur, le pourvoir en place se sert, fait la fête sur le dos des Libanais, se rit même du virus.

Le peuple survit. La priorité est pour eux: avoir de l’électricité.

Le 4 aout, ce qui tenait encore debout, est soufflé en quelques secondes. Cette explosion n’est pas le fruit du hasard, n’est pas un accident. Cette explosion c’est l’aboutissement de l’état de corruption du pays.

Le 4 aout, ici, en France, nous avons été sidérés par ce qui arrivait aux Libanais.

Ce pays n’était pour moi qu’un pays en guerre depuis ma naissance. La boutade classique quand une rue est en chantier, quand une pièce est en désordre, est de dire « C’est Beyrouth ici! » Voilà ce qu’était pour moi Beyrouth: un grand bordel en guerre troué d’impacts d’obus.

Comme j’ai honte…

Sur les réseaux de lecture, j’ai croisé Tia. J’ai pris conscience qu’une jeunesse étudiait, parlait français, anglais, lisait… La petite occidentale paternaliste à la culture colonialiste réalisait qu’ailleurs dans le monde on avait une culture, des intellectuels, des universités, des combats écologistes.

Comme j’ai honte…

Notre monde est riche, souffre, s’enlise, se bat. J’ai du retard à rattraper. Mon regard doit se tourner vers autre chose que l’Europe. Charif Majdalani, je le sens, va m’y aider. J’ai maintenant sept ouvrages à lire de cet excellent écrivain libanais. Histoire d’avoir moins honte…

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