Aslı Erdoğan pour le Printemps de la littérature turque

Née en 1967 à Istanbul, Aslı Erdoğan grandit dans une famille d’intellectuels engagés. Son père, exilé circassien, et sa mère sont des militants de gauche, emprisonnés et torturés lors des coups d’État des années 80 et 90.

Aslı Erdoğan est une élève brillante, mais fragile psychologiquement. Considérée comme haut potentiel, et malgré des dépressions et deux tentatives de suicide, elle intègre à 24 ans le prestigieux Centre européen de recherche nucléaire de Genève.

Peu épanouie dans cet environnement, elle abandonne la recherche pour se consacrer à l’écriture.
Elle publie un premier roman en 1993, Kabuk Adam (L’homme coquillage), dans lequel elle s’inspire de sa propre vie et de ses tourments.
Elle publie ensuite de nombreux romans, traduits en français chez Actes Sud.

Aslı Erdoğan est également journaliste et écrit plusieurs textes engagés sur la causes des femmes, les Kurdes (tout en condamnant les violences du PKK), le viol systématique des femmes kurdes par des militaires turcs, le génocide arménien.

Son engagement lui vaut un emprisonnement de quatre mois en 2016 lors des purges qui suivent le coup d’État avorté.
Aslı Erdoğan est libérée puis acquittée. Son acquittement est ensuite annulé lors d’un simulacre de procès.
Elle risque la prison à vie et ne doit sa liberté qu’à la pression internationale et plus particulièrement le soutien du monde littéraire.

Aslı Erdoğan n’a pas d’autres choix que l’exil, avec toute l’angoisse et la nostalgie que représente l’absolu nécessité de fuir son pays.
Mais ses choix sont faits: dénoncer, ne jamais se taire, être une voix parmi d’autres pour les opprimés.

Pourtant, cette voix a de plus en plus de mal à s’exprimer; Aslı Erdoğan a déclaré « La langue turque à le goût de la prison pour moi. Je me sens exilée dans ma langue maternelle. »

Pour le tyran d’Ankara, être Turque et défendre les Kurdes est la pire des trahisons.
Même en Europe, l’autrice ne se sent pas en sécurité. Particulièrement depuis la tentative d’assassinat du journaliste Erk Acarer à Berlin.

Redonnons une voix à Aslı Erdoğan en partageant ses textes.

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