« Aline et moi », Fañch Rebours, 2019, La Gidouille

L’auteur se met en scène pour raconter sa fascination pour Aline, étoile montante du paysage littéraire et médiatisée à outrance, qui vient s’installer à cinq-cents mètres de chez lui, dans son petit bourg breton des Côtes-d’Armor.

Lui aussi écrit, mais son côté provincial, adepte du jardinage et de balades à bicyclette, professeur des écoles aux intestins fragiles, le rend beaucoup moins glamour qu’Aline, si belle, si talentueuse, si prix Inter du livre, si LaGrandeLibrairisible.

Il est fou d’elle, fait tout pour l’approcher, s’en faire aimer, d’un amour tout platoniquement littéraire, tout ceci sous le regard tendre et sarcastique de sa propre femme.

Mais derrière cette comédie cynique et burlesque se cache une critique acerbe de l’édition parisienne, asphyxiant l’édition provinciale par son omniprésence. Une province où il fait bon vivre, où l’on avance à un autre rythme, plus doux, plus proche de la nature et où se cachent, derrière les écrivains étiquetés « terroirs », de grands auteurs.

Avec La Gidouille, j’avais déjà découvert Alain Émery; je viens de découvrir Fañch Rebours. Je ne vais pas le lâcher. J’ai ri, mais ri (moi qui suis si mauvais public pour le comique) et me suis délectée de cette farce impertinente incroyablement bien écrite.

Malheureusement, cette maison d’édition bretonne a fermé au 30 juin 2020.

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