« Des souris et des hommes », John Steinbeck, Rebecca Dautremer, 2020, Tishina

Sans même l’avoir feuilleté, je savais que je le voulais. Je l’ai demandé pour Noël à un de mes fils.

J’ai tourné autour, feuilleté d’un œil, touché, mis bien en évidence sur une table devant laquelle je passe tous les jours.
Pendant des semaines, j’ai admiré cette couverture et cette tranche bleue, refusant de le lire parce qu’après le désir serait éteint. On frôle le fétichisme, n’est-ce pas?

Puis ma vie ces dernières semaines est devenue tellement moche que je l’ai ouvert. J’ai de nouveau eu 14 ans, protégée dans l’insouciance ma chambre d’adolescente. J’ai lu trois pages par-ci, cinq pages par-là. J’ai regardé chaque illustration, chaque médaillon, chaque croquis à la sanguine. J’ai fait durer.

Et hier soir, avec un verre de vodka, la douceur de ce début mai, les mésanges sur la mangeoire, les chats alanguis dans les derniers rayons de soleil, je l’ai fini, j’ai osé.
J’ai autant pleuré qu’à 14 ans, peut-être même plus. Parce qu’à 14 ans j’ai découvert ce que voulaient dire s’occuper d’un plus faible, donner de soi, aimer.

Georges est un personnage fondateur dans ma vie. Il est LE personnage que je voudrais rencontrer. On devrait tous savoir aimer comme Georges. Si on était tous des Georges, les Lennie de ce monde auraient une place.

Rebecca Dautremer a su donner à Lennie, par sa délicatesse, son affection et son talent toute la place que Lennie mérite dans l’histoire. Alors qu’à ma première lecture je n’avais vu que Georges, cette fois j’ai mieux vu Lennie. Peut-être aussi parce que des Lennie j’en ai croisé beaucoup et que j’ai souffert pour eux.

Ce livre, ces illustrations… chefs-d’œuvre!

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